Malgré l’utilisation de la brosse à dent, nous menons bien souvent la vie dure notre appareil manducateur. De plus, avoir une mauvaise respiration nasale n’arrange pas les choses. Quels risques présentent ces dysfonctions pour notre santé ? Comment les traiter ?

Comme nous l’avons souvent constaté, les dysfonctionnements de l’appareil manducateur sont principalement dus des problèmes mécaniques d’occlusion dentaire et nos para-fonctions, conséquences de notre stress, anxiété ou mal de vivre quotidien. Mais l’obstruction nasale jouerait également un rôle important. En effet, chez l’enfant la respiration nasale permet l’expansion du volume du nez, des sinus et du palais. C’est pourquoi, si elle ne se fait pas correctement pendant la croissance… On risque de voir apparaitre des anomalies du développement des maxillaires et des sinus. Ainsi, le volume restreint de la « boite à langue » et le blocage de la mandibule en arrière d’un petit maxillaire créent toutes les conditions favorables à l’apparition et au maintien de ces dysfonctions. Les symptômes, qui sont le plus souvent chroniques et accompagnés de douleur, fluctuent dans le temps… De manière plus ou moins cyclique.

Des symptômes à plusieurs niveaux

Les muscles :

Les contractions anormalement répétées des muscles masticateurs, sans phases de repos suffisantes, entrainent une surconsommation d’oxygène conjuguée à une faible évacuation du gaz carbonique. La formation d’acide lactique dans les cellules musculaires peut provoquer des crampes et des douleurs au niveau des muscles masticateurs, de la nuque voire des épaules mais aussi des maux de tête. Certaines personnes se plaignent de blocage des mâchoires au réveil, de limitation des mouvements mandibulaires, de claquements des articulations l’ouverture de la bouche.

Les dents et la brosse à dent :

Les forces excessives exercées par la contraction des mâchoires peuvent déclencher des douleurs dentaires, mobiliser certaines dents et surtout altérer l’émail. Des facettes d’abrasion, synonymes de l’usure de l’émail, sont facilement reconnaissables. L’expression « manger ses dents » illustre bien cet état. La gêne causée par la perte du volume d’émail, surtout au niveau antérieur, peut perturber la prononciation… Entrainer une perte de confiance en soi et, chez certaines personnes, un véritable repli social.

Les articulations temporo-mandibulaires :

Les dysfonctions articulaires peuvent générer des douleurs au niveau de l’oreille et des muscles irradiant l’œil et au sinus maxillaire. L’extension du spasme aux muscles du voile du palais et du tympan peut expliquer la présence d’acouphènes ou la sensation d’oreille bouchée.

Des retentissements sur la posture par l’intermédiaire de l’os hyoïde

Pourquoi ? Parce que les défauts d’engrènement des arcades dentaires ou la déglutition dysfonctionnelle auraient un retentissement néfaste sur l’orientation du « gyroscope du corps », l’os hyoïde. En effet, ses multiples insertions musculaires le relient la mandibule, au crâne, aux vertèbres cervicales, aux épaules et au thorax. Il est rattaché à plusieurs chaines musculaires reliant des zones anatomiques entre elles, du crâne jusqu’aux membres inférieurs. Ainsi, cet os a un rôle primordial dans l’équilibre de ces structures et sur la posture du corps.